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 Tentes Devirieux et Carsenac

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Sindanarie

Sindanarie


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MessageSujet: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyDim 1 Aoû - 20:27

Le Chambellan qui les avait menés jusqu'aux campements les avait laissés libres de s'installer à leur guise. Un emplacement avait retenu l'attention de Sindanarie. Pas bien loin de ce qui semblait être une tente d'organisation, au vu du monde qui en entrait et en sortait avant de retourner vers différentes tentes aux étendards divers et variés. Pas loin non plus d'une série de tentes près desquelles il lui sembla reconnaitre des visages croisés en Lyonnais-Dauphiné. S'ils étaient du Duché de son suzerain, alors pourquoi s'installer à l'autre bout du camp ? Quand elle lui avait suggéré d'aller les rejoindre, Argael avait cependant semblé réticent et, sans insister plus, la jeune femme avait indiqué un autre emplacement qui avait, cette fois, emporté son aval.

Un signe de tête à Elric lui avait suffit pour lui faire comprendre qu'il pouvait commencer à monter leur tente (puisque tous deux y passeraient la nuit). Elle le savait expert en la matière en raison de leur passé commun quoique assez peu recommandable. Puis la jeune femme passa la bride de Vengeance dans un anneau fixé au côté de la charrette qu'Elric avait menée depuis Viam. Se tournant de nouveau vers Argael, Sindanarie lui dit avec un sourire :


Je vais voir si on connait déjà nos adversaires.

Et elle s'éloigna d'un pas rapide vers la lice, où un attroupement se formait déjà autour d'un parchemin placardé. L'aller fut rapide, le retour ne le fut pas moins. Quelques silhouettes familières avaient traversé le champ de vision de Sindanarie, et même si l'un d'elles l'avait quelque peu fait tiquer, ce fut avec un sourire on ne peut plus détendu que la Limousine revint vers l'emplacement de leur campement. Et pour cause...

Bonne nouvelle ! Il n'y a aujourd'hui qu'un tour d'éliminatoires, et on n'a ni l'un ni l'autre à y passer. Ca nous fait une journée de tranquillité.

Cela lui laissait surtout une journée de répit pour essayer de s'habituer à la perspective de se retrouver intégralement vêtue de métal pour une durée indéterminée et à celle, encore moins réjouissante, de se retrouver sur le dos et pratiquement incapable de se remettre seule sur pied si son adversaire la jetait à terre. La première fois que ce cas s'était présenté, elle en avait ressenti une frustration et une humiliation terribles. Si cela devait lui arriver ce jour-là, au premier tour après les éliminatoires, et si en plus c'était devant son suzerain, ce serait sans doute encore pire. Chassant d'un léger mouvement de tête ces pensées bien trop négatives pour le moment, la jeune femme se tourna légèrement pour admirer l'oeuvre d'Elric et des gens d'Argael.

Des tentes en cours de montage. Une bonne partie de leurs affaires seraient transportées à l'intérieur, manifestement, puisque les charrettes ne devaient plus contenir au final que ce qui était trop grand pour tenir à l'intérieur. Les lances, en particulier. Ca allait être du joli... Elle savait que le Fier avait coutume de s'illustrer lors de joutes et, en comparaison, avait bien peur de le décevoir. Les seules joutes auxquelles elle avait participé n'avaient guère été glorieuses pour elle, mais elles avaient eu lieu quelques mois auparavant, et sa maîtrise de la monte à cheval avait encore augmenté. Avec un peu de chance, elle ne serait pas trop déstabilisée par l'armure et arriverait à passer le premier tour...

Se tournant de nouveau vers son suzerain, laissant aller l'édification des tentes, la Carsenac reprit :


Tu as déjà goûté de la mirabelle ? C'est une liqueur très consommée en Limousin, ou du moins elle l'était à mon départ...

Ce n'était qu'une manière de relancer la conversation, et après tout, s'il s'avérait que le Fier se montrait curieux, elle pourrait toujours lui passer la flasque qui ne quittait jamais le fond de sa besace. Le tutoiement était venu tout seul... Tout comme lorsqu'il l'avait tutoyée en arrivant. Elle s'y ferait. Bien obligée...
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Argael

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MessageSujet: Re: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyLun 2 Aoû - 22:37

Ailleurs il était ailleurs. Devant l’effervescence manifeste des uns et des autres, il ne pouvait qu’avec difficulté ne point afficher aux yeux de tous un profond désintérêt inhabituel pour la mise en place des tentes. Ailleurs il était ailleurs…

Dans les tréfonds de sa pensée, il était avec son neveu, qui en cet instant se trouvait mourant, hermétique à tout traitement et encouragement. Un mal que lui seul, par volonté pouvait vaincre, les médicastres se montrant incapables de soigner ce mal insidieux que l’on pouvait appeler lassitude extrême.


Je vais voir si on connait déjà nos adversaires.


A peine entendue cette phrase mécaniquement, il sourit à cet enfant, faisant hochement de tête. Ailleurs il était ailleurs. Divin génépi depuis sa gourde, les idées ne se trouvaient certainement pas des mieux agencées. Tableau noirci par ce sentiment de douce ivresse, alcool amplifiant les sentiments…

Bonne nouvelle ! Il n'y a aujourd'hui qu'un tour d'éliminatoires, et on n'a ni l'un ni l'autre à y passer. Ca nous fait une journée de tranquillité.


Assit il se trouvait assit à son retour, elle enjouait, ne rien montrer, ne pas la décevoir cette petite, si pétillante… Mais ailleurs il était ailleurs.

Mmhhh à oui, une bonne nouvelle que celle-ci nous pourrons avoir un peu plus de temps pour prendre nos quartiers, nous installer et reposer nos corps du voyage.

Ailleurs il était ailleurs, ne pas gâcher ces premières joutes, sa fraîcheur son entrain. L’événement était heureux. Deux personnes de valeurs se mariaient, le temps était au rendez vous, les joutes s’annonçaient relevées… mais ailleurs il était ailleurs…

Tu as déjà goûté de la mirabelle ? C'est une liqueur très consommée en Limousin, ou du moins elle l'était à mon départ...

Ailleurs encore et toujours. Garder le file de la discussion, ne rien montrer de son état, il s’y refusait. Inspiration profonde, apport de fraîcheur dans ce corps, possédait par les effluves alcoolisées. Un verre un de plus pour continuer son chemin de croix intérieur, parfait…

Je connais la Mirabelle, oui mais avec plaisir je vais te tendre mon godet, que nous trinquons à ces joutes et ta présence à mes côtés pour me réjouir.

Ailleurs il était ailleurs. Si ces mots prononcés se révélaient juste, en son esprit cependant il trouvait une résonance particulière. De réjouissance, il n’en avait pas à penser à son neveu. Ailleurs il était ailleurs….
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Baile

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MessageSujet: Re: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyMar 3 Aoû - 10:21

Elle avait estimé le temps libre qu'elle avait à moins d'une heure, avant de devoir rejoindre un Ange pour son premier combat. Et c'est d'un pas alerte qu'elle s'était dirigée alors vers ces armoiries Devirieux qu'elle voyait flotter au loin. M'dame la Grande, gaffe à vous, here I come! Et effectivement, elle déboula presque comme une furie au niveau des tentes, un sourire rayonnant qu'elle ne sut cacher quand elle vit Sindanarie à portée de main. Un sourire rayonnant qui ne s'estompa même pas quand elle vit le vieil ours à côté d'elle. Elle s'arrêta l'espace de quelques secondes pour contempler ce duo qu'elle n'aurait jamais imaginé associé, dans son esprit.

Mais la Limousine n'étant femme ni futile ni vénale, ce lien de vassalité qui l'unissait désormais au Briançonnais signifiait que ce dernier devait forcément avoir un bon côté, 'fin au moins un... Alors elle ne soupira même pas dans sa tête, n'y grogna pas non plus, garda résolument le sourire sur les lèvres, et fonça dans le tas.

M'dame la Grande ! Il fait beau c'matin, mais quand j'ai vu votre nom dans la liste des participants, on aurait dit que le soleil lui-même s'illuminait tellement il était heureux de votre présence ! 'fin bref quoi... J'suis heureuse de vous voir ici, en d'autres mots.

Puis elle posa enfin les yeux sur Argael, éminente figure de son court mais intense passé viennois. Elle attendit quelques secondes pour voir si une quelconque nostalgie allait l'envahir, la chambouler, la tournebouler et lui faire perdre son entrain. Mais non, rien du tout, que dalle, le néant total. Plus aucune goutte de sang dauphinois ne circulait dans ses veines conscientes. Alors, armé de son habituel mépris des convenances sociales, elle s'approcha de l'ours qui avait un peu perdu de sa superbe, posa une main provocatrice à souhait sur son épaule et lâcha un:

Je suis ravie de vous voir aussi, bon mon Pair !

Ajoutant plus bas et entre les dents, pour conjurer l'espèce d'infamie qu'elle venait de dire.

'fin j'suis bien obligée d'être ravie si j'veux la voir elle hein?

Elle regarda ensuite Sindanarie, jeta un oeil autour d'elle, comptabilisant la mesnie présente, cherchant quelque chose qui ressemblait à un écuyer, fronçant les sourcils en voyant un homme se démener plus que les autres, les défronçant parce qu'une idée venait de germer dans sa caboche, et revenant enfin sur le visage de la Licorneuse, mais sans la voir, perdue qu'elle était dans ses pensées. Sortant brusquement de sa torpeur, une esquisse de sourire aux lèvres et un regard rieur adressé à Sindanarie, elle vint s'asseoir près d'Argael et pencha la tête pour s'approcher de son oreille.

Messire Argael...

Elle claqua doucement sa langue avant qu'elle ne brûle et continua courageusement.

J'ai trois questions à vous poser! Alors...dans l'ordre..
Avez-vous une objection si je sers d'écuyer à votre vassale? Non mais paske ya personne de compétent ici, ca s'voit de suite!

Retenant un sourire, elle poursuivit.

Ensuite.. Si j'vous disais que j'étais raide dingue, en tout bien tout honneur hein, de ladite vassale, vous allez m'envoyer l'Inquisition sur le dos aussi?...
Et trois enfin..


Elle voulait finir de le chambrer, mais quelque chose d'indéfinissable dans le regard du Dauphinois qu'elle fixait l'arrêta net. Elle rangea les doigts qui comptabilisaient les questions, soupira discrètement et lâcha:

Bon, y en a qu'deux en fait...

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Argael

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MessageSujet: Re: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyMar 3 Aoû - 22:35

Ailleurs, l'homme était ailleurs. Il me semble vous l’avoir déjà énoncé, mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal, une sorte de marteau thérapie, comme lorsque l’on enseigne avec conviction à tout Homme.

De manière machinale, peut à son habitude, il avait répondu à sa vassal appelant de ses vœux quelques gouttes d’alcool, ce remède contre bien des maux en apparence. Absorbé, par ces breuvage pour tromper la réalité d’un moment qu’il ne voulait point admettre, d’un moment qu’il ne voulait point revivre. Oh cher oubli, je n’ai plus l’envie… Oh Cher oubli pourriez vous sortir de ma tête. Au moment où la vie vous dit bonsoir, mais ou la mort est en retard cher oubli, bonsoir…..

Prêtant si peu au monde qui l’entourait, il ne remarqua même point avant qu’elle ne s’adresse à lui, une Dame de sa connaissance.


Je suis ravie de vous voir aussi, bon mon Pair …


La suite prononcée plus bah lui étant parfaitement inaudible en son état. Tout juste constata t’il que cette femme au mœurs peu Aristotélicien reconnue prenait place à ces côtés sans aucune autre forme de demande.

Bandant sa volonté, pour s’extraire de cette douce torpeur si accueillante, il se force à prendre connaissance de son environnement. Les fonctions, les charges avaient cette lourdeur des faux semblant, ne point montrer de faiblesse, ne point tendre le flanc pour se faire battre, rester digne en toute circonstance…. Mais qui le pouvait, certainement pas lui au final.


Bonjour Dame, voici plaisir que de vous revoir. Ma vassal ici présente se proposait justement d’ouvrir quelques alcool, joignez vous à nous.

Messire Argael... J'ai trois questions à vous poser! Alors...dans l'ordre..
Avez-vous une objection si je sers d'écuyer à votre vassale? Non mais paske ya personne de compétent ici, ca s'voit de suite!


Toujours ce contact direct sans s’embarrasser des convenances, lui arrachant un petit sourire intérieur ; le temps semblait ne point la changer….

Ensuite.. Si j'vous disais que j'étais raide dingue, en tout bien tout honneur hein, de ladite vassale, vous allez m'envoyer l'Inquisition sur le dos aussi?...
Et trois enfin.. Bon, y en a qu'deux en fait...

Se passant la main sur le visage, une idée en lui, de celle qu’il faut contenter au plus vite se fraya un chemin .De l’air, il étouffait, de l’air de celui entrant en l’être alors que vous fermez les yeux..

Regard furtif vers sa vassal, alors même que la tête se plaça avant le regard, ce dernier brouillé et fonctionnant au ralentit, il revint alors sur son invité du moment.


Dame, j’apprécie votre courtoisie de venir demander au suzerain permission concernant un vassal. Et pour répondre à vos deux questions et cela dans le désordre, je vous dirais que je suis moi également raide dingue de Sindanarie Carsenac, une femme d’exception assurément. Quand au reste, j’imagine la Dame suffisamment grande pour accepter librement la chose, je m’y oppose en rien…

De l’air, oui de l’air. Ailleurs il était ailleurs… Prenant appui pour se relever, sans aucune autre forme de politesse lui ressemblant peu, il jugea malgré son esprit déficient qu’il était de trop dans cette tente, et prit direction de la sortie de la tente.

Au moment où la vie vous dit bonsoir, mais ou la mort est en retard cher oubli, bonsoir…..


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Sindanarie

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MessageSujet: Re: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyVen 6 Aoû - 17:02

Il n'était pas dans son état habituel. Il était moins gai, plus renfermé, plus taciturne. Sa manière de parler de réjouissances elle-même était assez peu convaincante. Mais avant qu'elle ait eu le temps de lui demander ce qui le tracassait, une entrée fracassante se faisait. Baile. Un franc sourire naquit sur le visage de "M'dame la Grande". De toute la mobilisation en Maine, elle avait sans doute été la rencontre la plus inattendue et la plus inoubliable. La touche de gaieté d'un océan grisâtre, perdu entre un épisode de recherches à vous faire désespérer du genre humain et l'attente d'un conflit qui n'avait pas éclaté (pour combien de temps, Aristote seul le savait, et encore).

M'dame la Rouge Blanche, ça fait drôlement plaisir de vous voir ! J'aurais dû me douter que vous seriez là quand j'ai vu que votre Cap' joutait !

Elle eut à peine le temps de la saluer que déjà un dialogue que l'on pourrait qualifier de surréaliste s'engageait. Il fut d'abord question d'écuyère, et ensuite de... Gné ? Eh bien ça, c'était la meilleure ! Aller sortir quelque chose comme ça à Argael, ça tenait du suicide, à tous les coups. Réprimant à grand peine un éclat de rire, la Licorneuse manqua de tomber assise de stupéfaction à la dernière déclaration de Baile et plus encore quand Argael reprit la parole, avec le plus grand sérieux. Et le sens de ce qu'elle venait d'entendre atteignit soudain l'esprit de la jeune femme,...

Pardon ? Qu'avait-elle entendu ? Il déraillait. Quelque chose allait suffisamment mal pour qu'il raconte n'importe quoi. Franchement, lui, raide dingue d'elle ? Impossible. Et en plus, il était fiancé, donc c'était encore plus impossible : il avait trop le sens du devoir pour se permettre un écart pareil. Et puis, si tel était le cas, il ne lui aurait pas demandé d'être sa vassale. Dans le pire des cas, il aurait coupé les ponts, et dans le meilleur (façon de parler, car cela aurait mené à des moments probablement fort pénibles), il l'aurait demandée en mariage. Donc, soit il déraisonnait, soit il avait compris quelque chose de totalement différent de ce qu'il lui semblait que Baile disait. Ou alors, elle se prenait la tête pour rien, hésitait à déterminer si une vessie était ou non une lanterne et s'enfonçait dans des réflexions hors de propos. Oui, ça devait être ça. Et puis, la Rouge Blanche parlait aussi par hyperbole, sans aucun doute. Donc elle n'avait pas à s'en faire. Mais, le temps que ces réflexions traversent l'esprit stupéfait de la jeune femme, son suzerain était déjà sorti de la tente où ils s'étaient installés. Sur un regard catastrophé à leur visiteuse, la Carsenac marmonna :


Je reviens, excusez-moi. Installez-vous...

Et elle se précipita à l'extérieur après avoir désigné un coffre qui pouvait servir de siège. Son ours de suzerain s'éloignait. Curieusement, il lui sembla d'un coup accuser son âge. C'était ça, le plus important. Il n'allait pas bien, c'était presque une évidence. Pour preuve, il avait l'alcool triste, alors qu'il avait habituellement l'alcool bavard. Quelque chose clochait, et c'était tout ce qui comptait en cet instant. Au pas de course, Sindanarie le rattrapa et le contraignit à s'arrêter, se mettant en travers de son chemin. Il fallait bien qu'elle lui dise qu'il pouvait compter sur elle, non ? Surtout quand ça n'allait pas. Coinçant le visage d'Argael entre ses mains pour l'obliger à rester en place, la jeune femme lui glissa, sans le lâcher du regard, notant au passage qu'il sentait l'alcool bien plus qu'elle ne l'avait jamais senti sur lui :

Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-moi appeler, d'accord ?

Sur quoi, geste ô combien inhabituel chez elle, elle le serra dans ses bras et lui posa une bise sur la joue. Et il n'avait échappé que de très peu au fameux "poutou à la Guéretoise", destiné soit à saluer et montrer son attachement à une personne, soit à essayer de consoler. Ou les deux à la fois, tout dépendait de la situation. Puis, s'écartant de son chemin, la Limousine repartit de là où elle venait. Entre la tente où attendait Baile et elle, il y avait Elric, qui avait vaincu une autre tente plus récalcitrante (forcément, c'était la sienne). Il s'était rapproché avant même qu'elle lui fasse signe, comme toujours. Il avait comme un sixième sens quand il s'agissait de ses réactions. Peut-être était-ce la conséquence directe du fait qu'il l'avait élevée... Après tout, il la connaissait mieux que personne, et savait nombre de choses qu'elle ne révélait d'un bloc à personne ou presque. En l'occurrence, il avait senti que quelque chose clochait en voyant le Fier sortir de sa tente, c'était manifeste. Quand il fut aux côtés de Sindanarie, il n'eut qu'à murmurer "Tu veux que je m'en occupe ?" pour recevoir confirmation de ce qu'il avait déjà deviné. La consigne fut claire. "Ne le quitte pas de vue. Vérifie qu'il ne fait pas n'importe quoi. Si jamais quelque chose tourne au vinaigre autour de lui, éloigne-le, de préférence avec diplomatie. Et si quelque chose, si quoi que ce soit cloche, fais-moi appeler ou viens me chercher. S'il te remarque et proteste, dis-lui que c'est moi qui t'ai demandé de veiller sur lui."

La consigne avait été reçue, un hochement de tête avait scellé l'accord de l'intendant et mentor de la Carsenac, et celle-ci était rentrée sous la tente où patientait la Blanche. En espérant qu'elle n'était pas prête à exploser... Si elle avait avisé la flasque de mirabelle qui devait trainer dans un coin, après avoir servi à trinquer au suzerain et à sa vassale, elle avait sans doute réussi à se contenir. Avec un vague sourire d'excuse, Sindanarie commença :


Désolée, il n'avait pas l'air bien... Il n'est pas comme ça, d'habitude.

S'asseyant sur un bord du coffre, elle continua avec un sourire plus net :

Merci, d'ailleurs, de lui avoir proposé vos services... Enfin, pour l'armure, je veux dire. C'est toujours une horreur à mettre. 'Fin bref. Vous allez bien ? Et votre Cap' ? Vous êtes prêtes pour aujourd'hui, elle n'a pas besoin de vous pour le moment ?
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Baile

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MessageSujet: Re: Tentes Devirieux et Carsenac   Tentes Devirieux et Carsenac EmptyJeu 12 Aoû - 11:22

Elle avait vraiment failli éclater de rire à la réponse d'Argael, et encore plus à la tête qu'a faite Sindanarie en l'entendant. Mais le même élan indéfinissable l'avait retenue d'aller plus loin dans la provocation. Et l'inquiétude qu'elle lut dans les yeux de l'Académicienne, quand le Dauphinois partit sans rien dire, la confirma dans son choix instinctif. Quoi qu'il soit en train d'arriver au Vicomte Pair de France, ça lui avait fait perdre de son arrogance, de cette morve insolente qui le caractérisait, et qui faisait de lui, détestable ou pas, un personnage incontournable...

Elle regarda la jeune Licorneuse sortir à la suite de son suzerain, se laissa glisser sur le sol de la tente, à côté du coffre silencieusement proposé par Sindanarie, et étendit les jambes en soupirant discrètement. Machinalement, elle posa un pied sur l'autre, défroissant la chemise plus longue que d'ordinaire qu'elle avait mise en ce jour, pour pallier son absence habituelle de braies. Pas question de déroger à ses habitudes vestimentaires alors que ce n'était pas une cérémonie officielle, mais elle ne voulait pas non plus attirer inutilement l'attention sur la morphologie de ses cuisses, pas plus qu'entrer dans un jeu de provocation digne uniquement des tavernes qu'elle aimait en fait fréquenter.

Un bruit de voix lui fit tourner la tête vers l'entrée de la tente, et elle vit passer deux hommes. Elle grimaça légèrement, se demandant d'un coup ce qu'elle était venu faire ici, mis à part évidemment satisfaire un de ces fantasmes impulsifs qui étaient les siens. La Licorneuse était suffisamment entourée d'hommes qui pouvaient lui servir d'écuyer temporaire, de soutien moral, et de tout le reste d'ailleurs... Pourquoi diable insister et venir alors qu'elle savait bien comment elle en repartirait? Un cas désespéré, oui elle était un cas vraiment désespéré pour certaines choses.

Grommelant dans sa tête, elle avança légèrement le bassin afin de pouvoir s'allonger totalement, et glissa les mains sous sa tête, fixant la toile, tentant de provoquer une hypothétique et inconsciente auto-hypnose, capable de la guérir immédiatement et sur le coup de tout ce qui l'énervait dans son propre comportement. De longues minutes s'écoulèrent sans qu'aucun miracle ne se produise. Alors, lâchant un "Et merde!" qui lui aurait valu regards noirs et moult reproches si elle avait eu un auditoire, elle se redressa d'un coup et tourna la tête vers l'entrée, espérant y voir Sindanarie passer sa tête, et toute sa personne par la même occasion, mais ce fut un unique souffle de vent qui bougea doucement la tenture. Et au lieu du, n'ayons point de honte à l'avouer, corps sublimissime de m'dame la Grande, elle ne vit au sol que le légèrement réjouissant cadavre d'une bouteille de mirabelle presque vide.

C'est avec un regret incommensurable qu'elle en détourna le regard. Elle ne pouvait se permettre de boire, même un peu, alors qu'un Ange joutait dans pas longtemps et qu'elle devait être à cent pour cent de ses moyens, des fois que. T'ain de vie où il fallait très souvent se contrôler... Elle se releva lentement, étirant à nouveau sa chemise dans un étonnant souci de coquetterie féminine qu'elle ne se connaissait pas, et leva la tête au moment où entrait enfin la Licorneuse.

Oh, vous êtes revenue!

Elle hocha doucement la tête, ravalant son habituelle ironie devant l'air réellement inquiet de Sindanarie.

Ne vous excusez pas rhooo, j'ai bien vu qu'il n'était pas dans son état normal.. Et puis ce sont toujours des moments agréables quand j'suis seule à penser à vous, hein?

Moui. Exit l'ironie, mais la provocation, elle, restait tenace, et la Baile n'y pouvait (presque) strictement rien. Elle adressa un joli tout mignon sourire à la jeune femme.

Ma Cap' n'a pas besoin de moi pour le moment, non. Elle joute dans...environ deux heures j'crois, ce qui me laisse largement le temps de vous titiller puis d'aller faire mon plaisant devoir auprès d'elle. J'voulais vous dire aussi que dans ma tente, j'ai deux espèces de sur-manches, que vous pouvez mettre sur vos bras, en dessous de l'armure. Son rembourrées au coude, ça n'protège pas vraiment le reste du corps, mais c'est toujours ça de gagné. Et vous verrez, pour l'armure, vous y prendrez rapidement goût et habitude. Parait qu'les joutes sont très addicitives.

Dire que les minutes qui suivirent furent paradisiaques relèverait d'un emphatique bisounoursisme. Mot qui ne pouvait s'adapter évidemment pas à la Baile. Laquelle vécut lesdites minutes d'échange oral tout simplement comme un immense plaisir. Oui bon, ce n'était pas vraiment vraiment mieux... Mais avant de sombrer dans un profond état de béatitude amoureuse, elle eut la présence d'esprit de se souvenir de la nouvelle GEF qui devait l'attendre dans sa tente. Roulant discrètement des yeux, elle frappa dans ses mains en lançant un incongru "Aaah M'dame la Grande!" puis recula de quelques pas vers l'entrée de la tente, sans quitter le coffre-siège des yeux.

L'est l'heure pour moi de vous laisser, de retourner à la vraie vie quoi! Et quand ma Cap' aura jouté, si vous n'vous êtes toujours pas trouvé de pré.. 'fin d'homme prêts à vous servir d'écuyer, je m'en reviendrai vous prêter mes bras et ma tite expérience en ce domaine.


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