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 [RP] Colombe brune, colombe blanche.

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Blanche

Blanche


Messages : 13
Date d'inscription : 20/11/2010

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MessageSujet: [RP] Colombe brune, colombe blanche.   [RP] Colombe brune, colombe blanche. EmptyMar 4 Déc - 0:18

Della lui manquait.
C'était là, comme une évidence, comme une faiblesse. Depuis Seignelay d'où ce crevard d'Eusaias les avait séparées, Della lui manquait. Le matin au réveil, lui manquait ces petites boucles, cette petite bouche. Elle se confondait dans le miroir avec elle, l'espace d'une seconde, un instant minuscule, où elle croyait son reflet ducal et bourguignon... Combien de fois avait-elle pensé à Della dans le psyché d'Arousa ? Et maintenant qu'elles étaient si proches? Combien de fois par heure, par minute, par seconde? Y avait-il un seul instant où son esprit lui échappait? Où elle savait se modérer et se contraindre à des pensées plus...pures?

Il était tard, et Chartres s'endormait. Blanche savait au dernier passage d'une femme de chambre, qui venait vider le pot avant le reste de la nuit (elle la fuyait à l'autre bout de la chambre) qu'il était minuit passé, qu'il était si tard que si elle appelait on mettrait plusieurs minutes à venir quand au jour, les couloirs grouillaient de monde, qu'il était trop tard pour parler à Della et lui dire ce qu'elle avait sur le cœur, trop tard pour faire monter sa toilette oubliée en bas, même si c'était son manteau de fourrure, même s'il était fait en peaux de loups, même si la duchesse elle-même le lui avait offert. Même si elle mourrait d'envie de se prélasser dedans ce soir, là, tout de suite, sur ce lit, ô mon dieu oui sur ce lit, et peut être en chemise, ou nue, ô sur ce lit...!


Ooh...! glapit-t'elle lorsqu'elle eut pris conscience de la teneur de ses pensées.
Et, prise d'une certaine terreur, que l'on eût pu rapprocher de sa confession proche et des menaces du père qu'elle avait consulté, elle s'en fut choir sur un prie-Dieu pour réciter prières et confessions aux Archanges comme Madeleine aurait confessé ses péchés avant de les avoir commis. Penser c'était déjà trop. Penser à ce manteau, c'était déjà trop. Penser à Della... Elle se signa. On toqua à la porte.

S'ouvrit le couloir sur une frêle figure domestique, qui portait un lourd paquet. Un lourd paquet de poils gris.
Muette, stupéfaite, ébahie, y voyant un signe divin, une injonction même, elle le fit poser sur le lit, et balbutia une question, qui là, même, ne servait qu'à sa cause.


Vous avais-je demandé de me le rapporter? Ça n'était pas un piège. C'était l'expression de ses propres doutes. Est-ce que, dans un désir plus profond qu'elle n'osait se l'avouer, elle avait simplement... Laissé son emportement parler à sa place? Laissé son péché s'enfuir...? Elle s'en offusqua. Quelle bêtise, quelle folie! Elle allait se perdre! Elle était perdue! Emportez ce manteau, emportez le loin, je ne désire plus, rien, jamais, jamais plus m'allonger dedans et penser à elle! Jamais! Jamais!

- Nous l'avons trouvé, vos fils disaient qu'il était à vous. Préférez-vous qu'on vous l'enlève?
- NON! Je veux dire...Non. Laissez. C'est le mien. Posez le sur le lit. Ou plutôt donnez le moi. Je vais le rapporter à Della. Enfin la duchesse. Enfin, pas le lui rapporter car c'est le mien, mais... Nous avons à parler de ce manteau, justement. Enfin... Oh, sortez, vous voyez bien que...!


Vous voyez bien que je m'empêtre dans ma propre excuse là...! Que je ne sais plus où je suis ni ce que je fais! Vous voyez que je veux sortir, pardieu! Laissez donc!
Et, se saisissant de la pièce de poils, elle s'en alla dans le couloir toquer à la très aimée porte de la chambre de Della d'Amahir Euphor.
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Della

Della


Messages : 529
Date d'inscription : 17/07/2010

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MessageSujet: Re: [RP] Colombe brune, colombe blanche.   [RP] Colombe brune, colombe blanche. EmptyMer 5 Déc - 19:33

Le retour à Chartres, pour ces joutes, signifiait aussi le retour auprès de son époux.

Leur dernier séjour en Orléans avait été marqué par un événement plutôt délicat que Della avait tenté de balayer de sa mémoire.

Tant de questions étaient venues à son esprit, auxquelles les réponses ne venaient pas. Ou plutôt, qu'elle tentait d'écarter de son esprit comme on écarte un insecte énervant.
Aimait-elle son époux ? L'aimait-elle comme elle devrait l'aimer ?
Pourquoi avait-elle ressenti ce plaisir lorsque Flavien l'avait enlacée ?
Pourquoi supportait-elle si bien les séparations d'avec Kéridil quand autour d'elle, elle voyait des femmes pleurer à longueur d'heures les absences de leur mâle ?
Etait-elle infidèle à son époux rien que par ces questions sans écho ?

La prière était son refuge.
Ses enfants aussi.
Elle se donnait bonne conscience en étant une mère attentive et exigeante même si pas toujours présente.
Chacun de ses fils avaient un bataillon de nourrices et de serviteurs, tous extrêmement bien payés afin de les tenir à leur poste, tous deux recevaient tout et trop, sans même avoir à le réclamer.

Ainsi, pensait-elle vivre en paix, d'une certaine façon, heureuse.

Pourtant, ses démons ne la laissaient que très peu souvent tranquille.
Sournoisement, lorsque son regard tombait sur des amoureux riant de bon coeur, le sien se serrait, l'envie la prenait de leur crier d'aller se cacher pour s'embrasser, que la morale réprimait cela, que c'était honteux de ne pas savoir se tenir !
Mais n'était-ce pas là, la manifestation d'une forme de jalousie, née d'un manque cruel tout au fond de son être ?
Ce manque ne finirait-il pas par créer un besoin douloureux et une envie pressante d'y répondre au risque d'y laisser une partie de son âme ?
Quel dieu fallait-il prier pour éteindre le feu de la passion couvant sous la braise ?


L'on frappait à la porte.
Qui donc pouvait venir à cette heure avancée de la nuit ?

Cela n'était rien de grave car les coups auraient été marqués bien plus rudement.
Mais alors...qui ?
Pas son époux. Pas ce soir. Elle avait mal à la tête et il était parti, sans trop insister.
Qui ?

Ecartant les épaisses couvertures, Della quitta la chaleur de son lit et trottina jusqu'à sa porte qu'elle débloqua et entrouvrit.


Blanche...Souffla-t-elle, étonnée et inquiète à la fois.

Que se passe-t-il ?

S'écartant de la porte pour laisser le passage à la Colombe, elle vit que Blanche portait son manteau en travers des bras. Ce qui l'intrigua.

As-tu froid, ma Mie ?

Malgré la nuit, malgré le froid, Della trouvait que Blanche était belle, parfaite.
Elle frissonna. De froid ? Peut-être. Pieds nus sur le parquet, ce n'était pas idéal. Alors, elle alla s'asseoir sur son lit, jetant les couvertures sur ses épaules et invitant Blanche à la rejoindre.
A cet instant, il n'était plus question de marquise ou de duchesse, juste de deux jeunes femmes au coeur léger et à l'envie de vivre.
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Blanche

Blanche


Messages : 13
Date d'inscription : 20/11/2010

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MessageSujet: Re: [RP] Colombe brune, colombe blanche.   [RP] Colombe brune, colombe blanche. EmptyMar 25 Déc - 19:43

Deux femmes dans un couloir... Pouvait-ce gêner la morale ?
La question ne se posait pas pour Blanche qui avait au cœur une énorme culpabilité envers son mari, et ses enfants. Non pas concernant ses actes, car elle n'avait encore rien entrepris, mais au sujet de ses intentions. Et si en poussant la porte lui venait soudain l'audace d'entrer...? Si elle dérangeait les coutumes, les règles, si elle y trouvait Kéridil, si, si? Oh, elle savait bien quelque mensonge à sa portée, elle aurait trouvé quoi répondre, c'était sûr. Elle serait devenue rouge comme une tomate, aurait bredouillé quelque idée saugrenue, ou besoin au début de la nuit, et on n'y aurait rien vu à redire, mais malgré ce mensonge et la décence préservée, une fois qu'on lui aurait fourni de l'eau, un pot de chambre ou quelque couverture en supplément, quelque conseil éclairé, ne se serait-elle pas retrouvée face à une porte close et ses propres inconvenantes envies? C'aurait été le moment le plus pire de tous, l'entrevue de ses égards, la mise à pieds. Blanche, tu as fauté en pensées, tu as voulu contre Dieu, tu as péché.


Je...


Oh mon Dieu qu'avait-dit Della? Elle n'en savait plus, elle ne savait plus rien. Pourquoi était-elle venu, c'était une erreur, c'était injustifiable! Et Kéridil n'était pas là pour l'en éloigner! Oh...!
C'était une folie! Il fallait s'en défaire! Il le fallait! C'était une obligation qu'elle serait prompte à suivre. Forte de ses idéaux et de sa foi, elle partirait de cette porte de l'Enfer où se serait brisée son âme. Elle partirait!
Et elle ne reviendrait plus jamais! Il le fallait! Pour la préservation de toute sa pureté, si elle ne voulait pas périr d'inaccomplis désirs, à tâter des yeux une félicité qu'un seul homme avait habilitation à pétrir. Si elle ne voulait pas, si elle en avait marre de souffrir et peur d'en souffrir après la mort, elle devait fuir. D'ailleurs elle le ferait. Sur-le-champ! Tout de suite!


Puis-je entrer?

Quoique la place de Della était une invitation à sa venue. Elle fit un pas en dedans, les bras portant haut et fort ce lourd présent. Elle s'approcha un peu, l'esprit martelé par les échos de ses propres frayeurs. C'est mal, c'est mal... Mais autant son âme se flagellait-elle par l'absolue conviction de sa culpabilité, autant désirait-elle toucher un peu plus le fruit de toutes ses angoisses. Pour la beauté et la délicatesse finie qu'était Della, voulait-elle se perdre un peu plus dans l'amour et l'adoration d'elle en s'approchant du lit, en faisait sien ce trône de matelas et de couverture, et en s'asseyant près d'elle comme d'une égale.
Elle eût la prévenance de mettre sur ses genoux les peaux de loups, ainsi, assise les genoux contre le torse, sentant entre sa poitrine et ses cuisses l'épaisse peau grise, il fut plus facile de s'accrocher à quelque chose pour ne pas se laisser aller à son propre désir. Il aurait été aisé de laisser choir une tête ou un cou contre celui de la Duchesse de Chartres, mais quelle trahison alors! Aucun n'aurait été capable de résister à y goûter ou y sentir une petite parcelle de chair, de cela elle en était sûre, et elle savait sa faiblesse. Si la duchesse avait la nuque trop près de ses lèvres, elle y déposerait un baiser : c'était obligé.
Et cela elle ne le pouvait présentement pas.


Della, dit elle alors, avec une grande lenteur. Il semblait bien que cette phrase était difficile à prononcer.
Je te trouve magnifique.
Non pas ce soir spécialement. Tous les jours, tous les jours tu es magnifique.
Et c'est moi qui le trouve.
Pas le monde. Pas les autres.
C'est moi qui te trouve toi, toi seule magnifique. Ma. Tu es ma superbe à moi.
Et ce disant, elle fixa ses yeux avec une proximité involontaire. L'on aurait dit une attente derrière ce regard gris, et ce nez dont l'angoisse créait une malposition en trompette inhabituelle. Et c'était bien de la patience qui la faisait vivre, la Marquise de Gondomar à cet instant. Savoir si Della avait compris le message sous-jacent. Comprendrait-elle juste qu'elle était belle, ou comprendrait-elle qu'elle était l'unique belle de tout l'univers de Blanche? Verrait-elle ce que son amie cherchait à lui dire, là, sans préparation, bourrée de remords et de peur?
Della, je te trouve magnifique.
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