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 Hagiographie de Sainte Dwywai, la Frénétique

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Keridil

Keridil


Messages : 627
Date d'inscription : 28/12/2009
Localisation : Orléans

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MessageSujet: Hagiographie de Sainte Dwywai, la Frénétique   Hagiographie de Sainte Dwywai, la Frénétique EmptyDim 25 Sep - 19:57

    En l’an 1455, deux érudits aristotéliciens découvrirent, dans une section recluse de la bibliothèque de la paroisse de Launceston, des parchemins jaunis par le temps et rongés par l’humidité dressant le portrait d’une remarquable femme ayant habité le village quelques décennies auparavant. Il leur fallu un labeur incroyable pour parvenir à rapiécer feuille après feuille de ce qui s’avéra constituer un formidable récit…

    L'Epopée de Sainte Dwywai, dite La Frénétique


    Son enfance:

    Sainte Dwywai naît au XIIème siècle à Launceston, dans le comté anglais des Cornouailles. Son père, Urien, le boucher du coin, était bien connu pour son tempérament colérique et bouillant. Sa mère, Nyfein, était d’une beauté foudroyante, sans aucun doute la plus jolie femme du comté. Sa longue chevelure possédait la délicate teinte dorée des épis d’orge, tandis que de son visage resplendissant émanait l’odeur fine du houblon. Dwywai vouait à sa mère un amour sans bornes, et avait l’habitude de s’accrocher aux longues tresses de sa génitrice, tiraillant ses mèches fines et l’assaillant de diverses questions durant tout le temps que prenait l’étape du brassage de la bière, que la petite famille effectuait dans sa demeure. Nyfein promulguait sans relâche les bienfaits de cette boisson maltée à son entourage, proclamant à tout vent les effets bénéfiques sur la santé non négligeables que sa consommation conférait. Dwywai ferait d’ailleurs bon usage de cette recommandation durant son adolescence.

    À l’âge de neuf ans, son père et sa mère entretenaient souvent d’âpres diatribes, son père infligeant couramment certains sévices à sa mère, la battant notamment avec d’imposants morceaux de viande crue. Certains villageois furent d’ailleurs témoins de scènes conjugales ou Urien menaçait de décapiter sa femme à l’aide d’un couteau de boucher. Un jour, Nyfein s’enfuit et se précipita vers la lande, ou elle disparut pour de bon dans le brouillard, sans crier gare. Elle ne fut jamais revue, les villageois tenant pour compte qu’elle avait été dévorée par le monstre des landes, qui écumait à ce moment les terres arides de l’Angleterre australe. Certains affirmèrent même qu’elle aurait été la victime de son mari, qui l’aurait hargneusement poursuivi à travers le brouillard.

    Troublée et affligée par la disparition de sa mère, Dwywai devint subitement sujette à d’ahurissants élans colériques de même que par moments à une lévitation intempestive et involontaire, un remarquable symptôme de dépravation. On la vit soudainement grimper des arbres durant des averses de grêle, s’introduire dans des fours de boulanger et même escalader, lors d’une nuit noire durant laquelle une féroce tempête rageait, la flèche de l’église du village, ceci afin d’échapper aux médisances de son père qu'elle ne supportait plus. Urien ne supportait plus la présence de sa fille, et l’envoya hors du village, dans le couvent de Tarrant-Kaines, dans le Dorset.

    Les évenements miraculeux dont Soeur Dwywai fut l'objet:

    Reléguée dans ce couvent, Dwywai s’adapta néanmoins rapidement à la vie ecclésiastique.

    Se réfugiant dans l’astreignant processus de fermentation de la bière, elle parvint à atteindre une certaine mansuétude intérieure. On raconte que durant le temps que dura son séjour dans l’abbaye ,la qualité du breuvage augmenta exponentiellement, comme si les cuves elles-mêmes avaient été bénies par Christos. Les pèlerins du comté affluèrent en grand nombre à l’abbaye dans le simple but d’ingurgiter quelques goulées de ce nectar divin, ce qui profita grandement à ladite abbaye. Les brasseurs de l’ensemble de l’Angleterre commencèrent à réciter sa prière dans l’espoir que ces paroles attribueraient la touche miraculeuse dont était gratifiée la bière de Dwywai :

    Bénissez, Ô Jah, cette bière délectable, ce breuvage d'Homme que vous avez permis par la douceur du grain : qu'il constitue un salutaire remède aux maux de la race humaine : et attribuez-nous la concession par l'invocation de votre saint nom, à l’ingurgitation de cette boisson, de la santé du corps et d’une sauvegarde sûre pour l'âme. Par Christos notre seigneur. Amen.

    Certaines des nonnes crurent que la vente de la bière devait être réservée aux vertueux aristotéliciens, car elle était trop riche pour faire partie de leurs vies ascètes ; elles buvaient désormais de l'eau pour étancher leur soif. Dwywai affirma qu’elle discernait les traces du péché dans l'eau potable de l'abbaye et invita les sœurs à ne consommer seulement que de la bière, mais ne réussit pas à convaincre ses pairs. Un matin, alors qu’elle livrait des bandages et d’autres provisions à l'infirmerie, Dwywai remarqua que les sœurs malades ne provenaient que du groupe qui refusait obstinément la consommation de bière. Elle conjura donc l’abbesse de leur faire absorber quelques gouttes de boisson maltée, ce qui les guérit quasi instantanément. Ce fameux épisode de vie monastique fut un véritable miracle car Dwywai parvint à sauver des kyrielles de vies, en soutirant aux grands maux tels que la Peste Noire des gens à qui elle avait fait boire de l’eau chauffée et filtrée lors du processus de brassage de la bière.

    Elle apprit rapidement à lire et a passer un grande partie de son temps dans le Scriptorium, dévorant les menus ouvrages que la bibliothèque de l’abbaye abritait. Une des soeurs plus âgées lui enseigna l’écriture, et elle apprit bientôt à imiter la somptueuse calligraphie des grands manuscrits, que seuls peuvent consulter aujourd’hui les mieux nantis. Sur de résidus de parchemin, elle dessinait dans ses temps libres de grossières icônes de Christos et d’Aristote, mettant à bon usage la peinture qu’elle tirait de plantes diverses et d’argile. La sœur bibliothécaire l’encouragea dans son travail, et on lui demanda éventuellement d’illustrer le prestigieux livre d’autel.

    Abritée à l’abbaye, dans les murs de laquelle elle respirait une quiétude et une plénitude incomparable, elle réussit à maîtriser ses instincts agressifs de même que ses immondes accès de rage, elle retrouva la pureté et l’espoir qu’elle possédait avant la disparition de sa mère. Ses attraits se développèrent, et son charme rayonnait et influait sur tout ce qui l’entourait. Lorsqu’elle travaillait au champ, entonnant des hymnes pastoraux, il jaillissait d’elle une aura de sérénité et de sagacité céleste. On s’arrêtait souvent pour la regarder, absorbé dans une méditation silencieuse, sidéré par ses attraits. Ses talents se propagèrent donc rapidement à travers les îles angloises.

    Durant ce temps, en Cournouailles, Urien écumait la lande à la recherche d’une compagne aussi resplendissante que Nyfein. À Exeter, il eu vent des attraits de sa fille, et décida brusquement de la récupérer, par toutes les manières possibles, ne voulant pas lésiner sur les moyens : ainsi, il inséra soigneusement son couteau de boucher dans ses bagages, son esprit féroce entrevoyant déjà ce que pourrait lui procurer sa fille.

    Dwywai ensemençait un champ de houblon quand elle vit son père s’approcher. Elle courut immédiatement se réfugier parmi les cuves de bière. Lorsqu’Urien frappa à la porte de l’abbaye, il fut accueilli par l’abesse qui refusa l’entrée au forcené, mais qui accepta tout de même de convoquer Dwywai afin de lui présenter son père. On la chercha dans tous les recoins, en vain, et c’est beaucoup plus tard qu’on la trouva, transie de froid, dans les celliers du monastère. Dwywai expliqua ses craintes à l'Abbesse, qui consentit à contribuer à son évasion. Bien qu'elle ait généralement évité les bains à cause de l’eau, dont elle avait horreur, elle accepta de s’immerger complètement dans une des cuves de bière fraîche, parvenant à surmonter sa répugnance pour cette souillure involontaire de bière. Ce récipient fut ensuite chargé sur une charrette de pèlerin qui se dirigeait vers Dorchester.

    La cuve fut laborieusement ouverte, et l’on parvint à extirper Dwywai de ce refuge où elle s’était enfermée bien malgré elle. Le pèlerin qui charriait cette cuve, ayant tout récemment expié ses péchés, fut soudainement investi d’un désir charnel moribond, et se précipita vers elle. On raconte que dans un effroi religieux, Dwywai fut saisie de stupeur, et mourra sans crier gare. Durant son service funéraire, sa dépouille se mit soudain à s'élever vers le plafond de l'église. Le prêtre lui ordonna de descendre, ce qu'elle fit en se posant sur l'autel. Elle n'était pas morte et vécut à Dorchester jusqu’à son décès véritable. Les horreurs de son enfance ressurgirent peu à peu, loin de l’influence calmante de l’abbaye. La puanteur nauséabonde du péché de ses voisins la dérangeait tellement qu'elle dormait sur des cailloux, lévitait, passait de longs moments dans les tombeaux ou s'entourait même de flammes pour y échapper .

    Considérant Dwywai comme un curieux cadeau de Jah, ils acceptèrent ses déclarations plus aisément que celle des autres soeurs. Les idiots du village devinrent ainsi des ivrognesinto town drunks??, à l'exception de deux benêts qui insistaient à se laver dans des chaudrons d'huile bouillante. On dit de Dwywai qu'elle transformait l'eau du bain des plus pauvres et des plus défavorisés par le toucher. Ainsi, les paysans étaient épargnés par la peste et aux impuretés de l'eau.

    Les aristocrates ne purent jamais accepter ses convulsions extatiques, et étaient particulièrement inquiets par ses propres actes d'auto-mutilation. Quand Dwywai s'attacha à une roue de moulin pour être traînée, apparemment sans aucune blessure, dans l'eau boueuse de la rivière, ils prétendirent qu'elle était habitée par la créature sans nom.

    Un bourreau, convoqué pour la libérer de ses crises étranges, la fit brûler vive. Au moment même où il jeta des serpents et des scorpions sur elle, se tenait à l'intérieur comme si elle se trouvait dans de l'eau froide, remerciant et adorant Jah, puis elle poussa un cri « Je suis déjà bien assez cuite d’un côté, il faudrait me tourner, si l’on veut m’apprêter à point !».
    Durant les dix jours qu’elle passa sur les braises, elle s’en réchappa sans aucune brûlure puisqu’elle avait acquis maintes aptitudes de maîtrise des brasiers de la part des orphelins du village, qui avaient l’habitude de mettre feu à l’orphelinat. Elle est considérée par les savants de l'église comme ayant lancé l'engouement pour la flagellation, dans laquelle les moines fouettent leur dos afin de débarrasser leur cilice des infestations de charançon.

    Ses reliques:

    Une nuit, alors qu’elle se roulait dans un tonneau formé de pointes de lances affûtées et acérées, Soeur Dwywai disparut subitement par combustion spontanée humaine, encore un miracle inexplicable référencé dans les annales romaines.

    Pendant plusieurs siècles, ses reliques en lévitation dans les salles des ventes aux enchères firent grimper sa valeur qui atteignit le double du prix de la tête de Saint Dymphna. L’église paroissiale de Saint Hasselhoff à Launceston abrite aujourd’hui l’avant bras de cette illustre femme (« le bras avec lequel elle remuait les cuves de bière »), parmi ses reliques les plus précieuses.


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