Arrivée de la Louve

Immense !

La Louve, comme la surnommait le Maître de ces Lieux, descendit du chariot de foin à quelques centaines de mètres du château.

Après avoir remercier le paysan qui avait eu la gentillesse de la prendre comme passagère, elle contempla le domaine, sifflant entre ses dents d'admiration.

Hé bien, on s'y retrouve comment dans tout ça ?

Kalderah avait accepté la veille de rejoindre les lames d'Amahir et avait donc été conviée à la grosse tour. Levant les yeux elle aperçut le bâtiment en question. Pas de risque de le rater à moins d'être aveugle.

Profitant des derniers pas pour retirer les brindilles encore accrocher à ses vêtements, elle avança de son pas léger jusqu'aux portes.

Hum et maintenant qu'est ce que je fais moi ?

Avisant un garde : Hum hum ! bonjour ! je suis attendue par... ah oui zut le protocole... euh son Altesse Lexhor enfin j'espère.
Pouvez-vous me faire annoncer ? je suis Kalderah

Rivant son regard dans les yeux du soldat qui la dépassait de deux têtes, elle lui fit un petit sourire pour l'encourager.

Une louve, une louve...bien docile alors. Malgré les promesses, elle ne montrait pas tant les crocs que ça pour une louve. Mais elle était effectivement farouche et parfois craintive. Et il avait été nécessaire de la rassurer, de lui assurer qu'elle serait toujours maître d'elle et qu'elle ne serait pas entravée, libre de ses mouvements et de sa vie. Les Lames n'avait pas de contraintes à lui imposer, mais bien des choses à proposer et à offrir. La jeune femme aurait-elle besoin d'une famille telle celle-ci ? L'avenir le dirait et si tel n'était pas le cas, elle pourrait enterrer cette partie de sa vie et l'ensevelir dans le passé.
Pour l'heure, le prince avait été averti de l'arrivée de Kalderah et la description qui lui en fut faite lui confirma bien qu'il s'agissait de son invitée.
D'un signe il fit ouvrir le passage et s'inclina devant la brune qui s'était approchée de quelques pas.

Dieu vous garde Kalderah. Je suis heureux de vous voir ici. J'espère que vous allez bien.

Le garde fit prestement passer le message et reprit sa place, stoïque.
Ne sachant combien de temps elle allait devoir attendre, elle étudia l'homme pour patienter.

Les portes s'ouvrirent plus rapidement que prévu, et Kalderah eut à peine le temps de se retourner que Lexhor apparaissait, souriant comme à son habitude. Elle s'approcha d'un pas décidé.

Le protocole lui étant totalement inconnu, elle opta pour sa franchise naturelle et inclinant légèrement la tête pour rendre son salut,

Je vais bien merci, merci de votre accueil, puis ajoutant d'un sourire malicieux, je ne pouvais résister à votre proposition de me montrer votre grosse tour.

A son sourire plein de malice, et à sa répartie qui donna le ton, le prince ne pu retenir un léger rire, tout en secouant la tête. Tout ce qu'il avait apprécié chez la jeune femme était résumé là, en une réplique piquante et bien sentie. Pour un peu il aurait pu être décontenancé. Mais depuis qu'il avait Ellesya, qui n'hésitait pas à montrer les crocs telle la louve qu'elle était, il avait apprit à encaisser les remarques et autres piques de toutes sortes.
Il se tourna d'un quart et désigna de sa main le repaire des Lames d'Amahir.

Hé bien en voici une en tout cas, mademoiselle. Celle-ci est vôtre, du moins en partie. Soyez la bienvenue.
Voulez-vous monter que je vous présente à tout le monde ?

Un sourire s'était de nouveau accroché sur ses lèvres alors qu'il attendait la réponse de la jeune femme qui n'avait de toute façon pas vraiment le choix.

La brune suivant le geste du prince, jeta un oeil au repaire puis se tourna à nouveau vers lui alors qui lui proposait de la présenter.
Plusieurs réponses facétieuses lui vinrent à l'esprit, mais elle décida que point trop n'en fallait.

Plongeant ses yeux sombres dans ceux de Lexhor : avec plaisir votre altesse, après tout ce que vous avez laissé entrevoir il me tarde de découvrir votre famille, même si j'en ai rencontré une partie.

Lexhor hocha la tête, toujours le sourire au coin des lèvres.

Et encore vous n'avez rien vu. J'espère pouvoir vous offrir de quoi faire de votre vie ce que vous voulez qu'elle soit. Je ne manque pas d'ambition, vous voyez.
Suivez-moi.