Tout Chartres était en effervescence avec les joutes !
Ca grouillait de partout, courait en tous sens sous le regard inquisiteur de Della.
Tout semblait prêt.
Pourtant...Della avait comme une drôle d'impression, comme si quelque chose manquait ou qu'elle oubliait un détail...et elle se creusait la tête pour trouver ce qui la turlupinait.
Elle pensa demander conseil à Kéridil mais celui-ci, comme souvent était introuvable. Probablement bien caché dans un lieu connu de lui seul afin d'échapper à la frénésie des préparatifs. Il en sortirait à l'heure dite pour recevoir les félicitations.
Après avoir repassé tout dans sa tête et constater que rien n'était en souffrance, elle se décida à regagner sa chambre pour prendre un peu de repos.
C'est à l'exact moment où elle posait sa main sur la poignée de la porte que...
Haaaaaan ! Ma Mère !
J'ai oublié ma Mère !
Revenant vite en bas, elle fit venir deux servantes, deux valets et leur donna des missions :
Vous deux, vous allez préparer une chambre !
Nettoyez, aérez, mettez des draps propres, des fleurs...je ne veux pas savoir qu'il n'y en a pas en cette saison, trouvez quelque chose !
Comment ça plus de chambre libre à part au grenier ?
Tant pis, sortez quelqu'un de sa chambre, au premier étage !
Je veux une chambre libre au premier étage !
Oh et il en faudra une autre au grenier aussi, si elle vient accompagnée...sait-on jamais.
Mais celle-là, pas besoin de la nettoyer, ça ira comme ça.
Vous...du bois, beaucoup de bois pour cette chambre du premier et faites du feu, qu'on réchauffe les murs.
Quoi les fenêtres ouvertes pour aérer ? Et alors, est-ce que c'est mon problème ? Non, débrouillez-vous !
Une fois les gens partis, Della fit les cent pas...
Par-fait, il faut que ce soit par-fait. Angélyque aurait trop bon si elle pouvait mettre le doigt sur des petites choses imparfaites.
C'est ainsi que deux heures plus tard, une femme de chambre vint annoncer à la Duchesse que les chambres étaient prêtes.
Della se rendit sur les lieux...
La chambre du premier, celle pour sa Mère était toute proprette et accueillante.
Pas de fleurs mais des branches de lierre tout autour de la cheminée et le long des montants du lit à baldaquin couvert de couvertures.
Un grand miroir, un broc tout propre et une cruche remplie d'eau, une peau de mouton devant la cheminée qui crépitait...On avait envie de s'y installer.
L'autre, par contre, sous les combles, était nettement moins confortable.
Une paillasse, un coffre, du bois quand même mais pas de feu.
Celle-là serait réservée à la personne qui très certainement accompagnerait sa Mère.
Un valet, un garde, une suivante...sa Mère avait toujours du monde avec elle. Comme elle.
Il ne restait plus qu'à attendre Mère.
De pied ferme mais le sourire aux lèvres.
C'est Kéridil qui va être heureux quand il va savoir que Belle Maman arrive.
Ben, il n'avait qu'à sortir de son endroit caché, hein, il l'aurait su.
