Campement des Duchesne de Marigny

Keridil, écuyer de leur hôtesse accompagna l'équipage des Marigny jusqu'au campement puis il les laissa s'installer, retournant vers l'entrée du domaine pour accueillir d'autres participants.
Chacun connaissait sa tache. Le cocher aida Jazon dans un premier temps à mettre à l'attache tous les chevaux. Puis il revint aider Jehan à monter la tente.
Dès qu'elle fut dressée, Gypsie et Lucie s'affairèrent autour des malles que les hommes avaient entré.

Le cocher vint rejoindre le vicomte et ils s'occupèrent tout deux du bien être des chevaux.
Un moment plus tard, Jazon rejoignit la tente.
L'oriflamme aux couleurs des de Ravel Marigny-Viverols que lui avait confectionné dame Tsampa était planté fièrement à l'entrée de la tente.
Il serait lié au souvenir de ces belles joutes à Sainct Omer où le vicomte était parvenu en demi finales.
Jazon espérait faire tout aussi bien et peut être encore mieux. Pourquoi pas !

Entrant sous la tente, il se mit à son aise en jetant un regard attentif à chacun. Ils sortaient tous d'un événement tragique, tous ayant été grandement atteint moralement et pour les femmes même physiquement.
C'était son devoir de veiller sur eux tous.
Ces festivités, même s'ils n'avaient pas le coeur à cela, tombaient à point nommer pour se changer les idées.

Jehan, si tu allais aux nouvelles....
D'habitude le vicomte n'avait pas eu à le lui demander. Le serviteur le faisait de son propre chef. C'était dans ses attributions d'écuyer qu'il devenait à chaque joute mais dés le début, il l'avait fait de lui même, prenant à coeur cette nouvelle tache.
Mais Jazon vit le regard inquiet de Jehan vers son épouse Lucie et dame Gypsie. Le jeune homme avait un grand sentiment de culpabilité depuis le drame.

Rassurant, Jazon rajouta : Je reste là ! Je t'attends..

Bien Monsieur répondit avec un soupçon d'inquiétude dans la voix le jeune homme.

Il sortit donc de la tente pour aller voir comment allait se dérouler les joutes.

Pas de tour éliminatoire pour le vicomte, déjà ça de gagné. Cela lui ferait une journée de repos supplémentaire, lui à peine remis d'un match de soule et d'une joute qui l'avait salement amoché.

Un peu longue la journée, à assister à toutes ces joutes ; agréable malgré tout, car passée près de son époux. Beau temps, Gypsie regardait tout, les magnifiques blasons, les cavaliers, les chutes, écoutait attentivement les explications d'un Jazon de plus en plus passionné par ce divertissement. Il en parlait alors avec tant d'enthousiasme, tant d'excitation dans les yeux.
La baronne admirait aussi les belles toilettes portées par les dames dans les gradins, elle rivalisaient elles aussi, d'élégance.

Jehan ressemblait de plus en plus au défunt Passepoil, il était prévenant, se souciait de tout, sans oublier, surtout pas, les repas.
Le panneau d'affichage leur révéla la participation d'autres auvergnats que Gypsie ne manquerait pas de soutenir également. Al et Kory, fervents jouteurs, et redoutables adversaires, entre autres.
Après toutes ces joutes, la journée se termina tranquillement, sous la tente. Courte soirée, il fallait être frais et dispo dès potron minet.

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Au matin des seizièmes de finale

Les domestiques étaient déjà à l'oeuvre. Une fois de plus, Gypsie fut la dernière levée, s'apprêta rapidement, retrouva son époux, les cheveux trempés, en train de prendre sérieuse collation. Lucie savait y faire elle aussi.
Bientôt le vicomte porterait ce lourd accoutrement. Curieuse de voir cette joute, cette baronne qui avait déjà mis son époux à terre à Saint Omer.
Gypsie n'oublia pas de prendre un foulard, bleu toujours, au cas ou son époux souhaiterait porter ses couleurs, comme il le faisait souvent.

En soirée des seizièmes de finale

Sur le chemin de retour vers le campement, Lucie n'arrêtait pas de complimenter son maitre.
Elle avait même demandé à aller lire le panneau d'affichage qui indiquait le passage des prochains combats du lendemain.
Monsieur Jazon, demain vous allez combattre contre un certain vicomte Félin... Féline....

Phélim Guerrero, Vicomte d'Oingt, Monsieur Jazon rectifia Jehan. La soubrette avait l'habitude de déformer les noms, sans le vouloir.

Phélim, tu dis ?!
Ce prénom sonnait dans l'esprit de Jazon. Il ne lui était pas inconnu.

Oui Monsieur Jazon.

Revenant vers leur tente, Jazon lui demanda : D'où est il ? Le sais tu ?

Il est de la délagation dauphinoise Monsieur Jazon.

Un dauphinois....
Pensif, Jazon souleva un pan de la tente et laissa entrer Gypsie. Puis il passa à son tour, suivi du couple de serviteur.
Jehan entreprit de débarrasser son maitre de son armure.

Une fois à son aise, il entreprit de fouiller dans une malle. Il sortit un pichet soigneusement bouché.
Il l'ouvrit et se servit à boire.
Gypsie, veux tu gouter ce vin d'Orléans ? C'est son excellence Tridant qui nous l'a rapporté de là-bas.
D'ailleurs, tu trouveras dans cette malle d'autres présents, des mets bien particuliers qui devraient piquer ta curiosité...

En effet ! Le vicomte d'Oingt, surnommé aussi l'Imprévisible ! Tout un programme Jazon !

Retour à la tente tranquille, bavardages légers, belle et néanmoins fatigante journée.
Bruit de ferraille quand Jehan retire l'armure de Jazon, la pose délicatement plus loin, et voilà le maître de maison, ou plutôt de la tente, un fois bien installé, sortir bonne bouteille d'une malle.

Gypsie, veux tu gouter ce vin d'Orléans ? C'est son excellence Tridant qui nous l'a rapporté de là-bas.

Avec plaisir Jazon ! Trinquons ! D'autres présents dis tu ? Mets délicats ? Ceux que l'on dit de luxe ?

Sourire taquin, et Gypsie inspecte la malle.

Ohlà ! Regarde ! C'est de la confiture, et pas n'importe laquelle, je l'adore celle là, confiture de coing ! Et là ! Ah !! de la moutarde au miel ! Et du vinaigre ! Et... une bouteille de poire ! Celle là on pourrait l'ouvrir à l'hôtel, après un bon diner.

Les présents étaient déposés sur la table, Gypsie lisait avec attention les étiquettes sur les produits venus de loin.

Dis moi, tu lui as fait quoi à Tridant pour qu'il te fasse autant de cadeaux ? C'est très gentil de sa part en tout cas, et je ne manquerai pas de le remercier. Et... de lui rendre la pareille, lui ramener quelques douceurs d'ailleurs... On dirait qu'il aime manger, comme toi ! Ah ! Vous vous êtes trouvé un autre point commun je crois !

Gypsie prend le verre tendu par Jazon, le lève, souriante, trinque avec lui et laisse couler ce délicieux liquide dans sa gorge.

A ta victoire Jazon !