leanore : arrivée

C'est dans la brume matinale de novembre que Léanore se rendit au Duché. A vrai dire elle avait hésité quant au lieu où se rendre mais son bon sens lui avait dicté de se présenter à cet endroit. La nature était entrée en sommeil, le ciel était bas et malgré la chaude cape qu'elle portait, l'humidité parvenait à la faire frissonner.
Elle était venue non pas à cheval, ne sachant pas monter mais en petite carriole où était attelée sa petite jument.

Arrivée aux grilles de l'imposante demeure, elle s'adressa aux gardes qui lui avaient déjà barré le passage.

Je suis Léanore et je viens me présenter à Sa Grâce Lexhor.

Pendant qu'un des gardes aillait prévenir, elle enroula les rênes sur un des montants de la carriole et se mit à souffler sur ses doigts gourds pour les réchauffer de son haleine.

Nous étions le 18 Novembre 1460. Arthur revenait d'une ballade à cheval en forêt. L'air était frais, les couleurs de l'automne magnifique. Il n'en fallait pas plus pour ravir le jeune Amahir qui s'échappait pour un temps de la turbulence de la ville. Camper sur son destrier, offert par sont père il y a peu, il arrivait au Domaine. Que ne fut sa surprise de voir à une dizaine de mètres Dame Léanore attendant au niveau du pont-levis. Il fit avancer son cheval au pas jusqu'à la Dame qui venait de demander au garde d'aller l'annoncer. L'homme commençait a s'exécuter, Dame Léanore attendant sur sa charriotte. Sans que Léanore l'aperçoive avant, il rappela le garde :

Garde!!!

L'homme se retourna et revint au niveau du jeune homme.

Laisser-faire mon brave, je vais accompagner Dame Léanore.

L'homme acquiesça d'un signe de tête et reprit sa place.

Dame Léanore, voulez-vous bien me suivre? un sourire aux lèvres

Une vois juvénile derrière elle, elle se retourna. Arthur la regardait un sourire aux lèvres. De son côté la jeune femme admira l'aisance à laquelle le cavalier maîtrisait sa monture.

Arthur !

Elle ne s'attendait pas à être accueilli par le jeune homme bien qu'il fut normal qu'il soit dans les lieux

Ma foi je vous suis.......

Elle reprit les rênes de la charrette et d'un claquement de langue fit avancer sa jument pour franchir le pont levis.

Remontant tout deux sur la rue principale montant vers le Château, Arthur cale son allure sur la vitesse de la charriotte pour être à hauteur de Léanore et ainsi converser. Au loin, se dessine les contours du bourg, avec ses échoppes en tout genre, ses tavernes et ses logis :

Que venez-vous faire ici Dame Léanore? Vous venez pour une audience avec le Duc?

La charrette avançait doucement, et Léanore put admirer l'intérieur du domaine. ARthur lui demanda la raison de sa visite.

DEmander audience au Duc..... Hum..... A vrai dire j'aurais peut être du demander en effet.

Plus elle avançait plus elle se disait qu'elle avait peut être trop anticipé de ce qui allait arriver.

A vrai dire, Sa Grâce m'a proposé d'être son médecin et avec l'accord de ma suzeraine j'ai accepté. Alors je suis venue me présenter et voir comment le Duc envisageait la chose..S'il désirait m'avoir à demeure ou s'il préférait pouvoir me joindre dès que le besoin se ferait sentir.

Elle s'appliqua à bien diriger sa jument, dont l'emploi initial n'était pas de tirer une charrette mais d'être montée. Léanore ne savait pas et elle le regrettait amèrement, surtout lorsqu'elle voyait les visages illuminés de bonheur après une chevauchée.

Arthur sentait que Léanore n'était pas à l'aise d'arriver comme cela sans préalablement avoir demander audience. Mais Arthur savait que son Père n'était pas non plus tatillon de ce côté là et aimait les visites, la plupart du temps. En général, tout le monde était le bienvenue au Château pour peu que cette personne se fasse annoncer à l'entrée du Domaine. Dans le cas présent, elle était accompagné jusqu'au Château par le fils du Duc. Il n'y avait donc peu de chose à craindre. Arthur lui sourit, et la regarda de son air joyeux :

Vous avez bien fait de venir. Je suis sûr que sa Grasce sera heureuse de s'entretenir à ce sujet avec vous. Il est vrai que par les temps qui courent, la rumeur colporte l'arrivée de maladies liées à ces périodes de grand froid. Il est donc judicieux de s'entourer de personnes compétentes pour intervenir le cas échéant. Et je suis bien ravi que le choix de mon Père se soit porter sur vous.

Continuant à bavasser, il arrivèrent dans le bourg qu'ils traversèrent pour remonter enfin en direction du Château, en longeant les murailles, hautes et fières, prêtes à parer n'importe quelle attaque, malgré quelques ébréchures dans le coin Nord-Ouest qu'Arthur remarquait à l'instant : "Il faudra que j'en parle à mon Père" pensa-t-il.

Vous allez bientôt pouvoir vous réchauffer un peu. Un lait de chèvre chaud vous plairait-il en arrivant?

Arthur comme à son habitude était joyeux et réconfortant. A vrai dire, du plus loin qu'il lui en souvienne, Léanore ne se souvenait pas de l'avoir vu triste, ou colérique. C'était une des raisons pour lesquelles elle l'appréciait tout comme le Duc. Plus elle avançait dans la vie, moins elle aimait les discussions à n'en plus finir, les claquements de porte que l'on ferme sous la colère, les susceptibilités mal placées. Elle avait pris l'habitude d'observer et de ce fait d'apprendre.
Je suis honorée qu'il ait pensé à moi..... Après tout il y a d'autres médicastres en orléanais sûrement tout aussi compétents.

Le château se dessinait de plus en plus, et Léanore admira l'architecture

Votre famille a là une bien belle demeure. Mais j'y pense ARthur, il me semble que je ne vous ai pas encore convié à Sennely, le domaine que m'a confié Kalimalice. Sachez que vous y êtes le bienvenu. Il est assez modeste et demande quelques travaux et aménagements mais les alentours sont magnifiques : des bois, des étangs. Tout ce que j'aime finalement.

Elle rit et de la buée sortit de sa bouche preuve que le temps se refroidissait sérieusement

Ma foi, je ne dirai pas non à un gobelet de lait chaud avec un peu de miel. Il me tarde d'être au chaud.

Il est vrai que je n'ai pas encore eu l'occasion de venir vous voir au Domaine de Sennely. Mais je ne doute pas que vous cela n'est qu'une question de temps. Nous sommes tout deux bien occupés, mais si vous m'y convié, je me ferai un plaisir de vous y rendre visite. Nul doute que le Domaine est à votre image et qu'il doit briller par sa simplicité, sa beauté, et ses jardins aux mille et une plantes médicinales.

Arthur sourit à Léanore, alors qu'il passait le pont-levis, saluant les gardes au passage, pour enfin arriver dans la cour du Château.

Nous voilà rendu Dame Léanore.

Un palefrenier s'avançait déjà pour prendre les rênes du cheval d'Arthur. Arthur s'adressa au jeune homme, alors qu'il descendait de son cheval :

Vous vous occuperez aussi la chariotte de Dame Léanore je vous prie. Dételer son cheval et trouvez-lui une stalle où l'installer. La brave bête ne semble pas à l'aise atteler de la sorte.

Puis s'approchant de Léanore, lui tendant la main pour l'aider à descendre de sa charriote :

Dame Léanore, si vous voulez bien me suivre.

[hrp] Après votre post, je vous conduirai dans une nouvelle salle. ^^[/hrp]

Ils arrivèrent enfin dans la cour intérieure et Arthur donna des ordres afin que l'on s'occupât des chevaux. Léanore, en mère poule, surveilla de l'oeil sa jument qui était emmenée à l'écurie. Mais elle était certaine qu'elle serait bien traitée et qu'elle trouverait bonne nourriture.
Enfin ARthur lui tendit la main pour l'aider à descendre et la jeune femme rougit un peu..... Elle n'était pas habituée à ce genre de traitement car habituée à se débrouiller seule. Elle trouvait cela très agréable.

Merci ARthur !

Elle lui sourit, le regardant et tentant d'imaginer l'homme qu'il serait plus tard. Ses manières étaient déjà bien belles.

Arthur aida Léanore à descendre de sa chariotte et l'emmena vers le logis. Continuant à bavasser, ils arpentèrent un long couloir et puis Arthur invita Léanore à entrer dans le petit salon.

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